Shambling Mound

La galerie McBride Contemporain est ravie de présenter l’exposition Shambling Mound, rassemblant le nouveau corpus collaboratif des artistes Jim Holyoak et Matt Shane. Sous ce titre polysémique et imagé, rappelant autant un horripilant monstre des marécages, une masse vaguement organique d’ordures moussues, que le mouvement des villes, de ses habitants, voire l’évolution de la planète et de ses écosystèmes, l’exposition Shambling Mound propose un examen symbolique complexe, un portrait de la vie sur terre — externe par ses implications sociales, interne par son caractère autoréflexif.

 

Imprévisible, et pourtant si caractéristique, cette collaboration entre Jim Holyoak et Matt Shane est un véritable générateur changeant et grandissant de dessins, aussi habiles qu’évocateurs, aussi étranges qu’éloquents, aussi sublimes qu’imaginatifs. Ce projet, occasion unique d’essai et d’expression pour ces artistes, permet aussi à chacun de modifier et d’augmenter les idées de l’autre par des interventions complémentaires : la pratique plus cartésienne et empirique de Matt Shane recentrant le lyrisme fantastique d’Holyoak, l’animisme onirique d’Holyoak activant le potentiel latent du travail de Shane pour en déployer les visions architectoniques.

Durant la dernière année, les deux artistes ont poursuivi leur collaboration, travaillant à distance et par la poste. Leurs interactions et émulations, autant de réponses inimitables aux peurs, aux espoirs et aux préoccupations de notre époque, sont ici réunies dans un nouveau corpus sous une vision singulière. L’exposition Shambling Mound forme un ensemble percutant qui inclut cinq nouvelles pièces de formats différents et une œuvre plus imposante. Son atmosphère générale, sombre certes, est toutefois tempérée par le sentiment profond que l’humain a le pouvoir de transcender tous les dangers, autant ceux qui l’entourent que ceux qui émanent de son être profond. Au-delà de leurs monstres hollywoodiens tapageurs et de leur esthétique inquiétante rappelant certains romans de science-fiction, il se dégage de ces dessins une sensation plus douce, comme si on quittait le vacarme assourdissant de la ville pour s’enfoncer dans le calme d’une contrée sauvage désolée.