Cavernes
McBride Contemporain est ravi de présenter Cavernes, une exposition de groupe des artistes émergents Elise Lafontaine, Evangelos Michelis, Rebecca Munce et Katerina Pansera. Chaque artiste y explore les implications thématiques et formelles de ces lieux troglodytes, depuis l’intimité circonscrite d’une chambre, jusqu’aux soupiraux et brèches vers d’autres mondes, d’autres idées, au fil d’un processus qui rejoint tantôt la retraite, le refuge, tantôt l’errance en quête de l’illumination.
La pratique en peinture d’Elise Lafontaine prend pour origine et pour cadre un processus de flânage dans ces lieux qui ont en commun le thème du confinement. Ancrés dans la documentation photographique et écrite des investigations qui les ont inspirés, ses tableaux déploient un langage plastique unique qui réunit l’intérêt de l’artiste pour la théorie de la couleur et ses conceptions anthropomorphiques de l’architecture et de la cosmologie.
Les œuvres d’Evangelos Michelis sont habitées d’une fascination aussi humoristique qu’intense pour les relations entre les individus et l’espace, pour le contraste entre le monde (intérieur) des émotions et la réalité (extérieure) du quotidien. Son intérêt s’exprime dans cette série à travers des perspectives tronquées, mélanges de représentations caricaturales et réalistes, et une approche similaire de la couleur, qui s’y voie plongée dans les ténèbres d’une jungle dense et profonde, où des plantes entremêlées se disputent la lumière.
Les dessins de Rebecca Munce sont le fruit d’une fuite fictive et continue vers des mondes symboliques inventés, où différents univers fantastiques entrent en collision avec la psyché quotidienne pour en révéler les potentialités inédites. Tels des hiéroglyphes gravés sur les murs d’un tombeau, ses œuvres débordent d’une énergie narrative, traduite dans un style aussi captivant que déroutant.
La notion de confinement est au cœur de la pratique de Katerina Pansera, qui représente avec une chaleur et un flou étrangement réconfortants des lieux vraisemblablement déserts. Son intérêt pour la mécanique de la perception visuelle et les illusions cognitives qu’elle entraîne se manifeste dans l’emploi d’ingénieuses illusions optiques qui jouent sur les différents codes de la figuration. Ses chambres suggèrent aussi une considération pour le caractère voyeuriste du regard, pour la chose peinte qui résiste à la représentation, nous dévisage, se défait, se délecte de notre envie de la saisir.
Commissaire: Katerina Bradshaw