Peyak

3 Septembre - 3 Octobre 2020
Sommaire

 « Peyak » signifie « un » en cri. Bea Parsons a choisi ce titre pour sa première exposition solo au McBride Contemporain, car le terme projette et englobe un coeur rhétorique et métaphorique qui incarne l’éventail de positions artistiques, sociales et personnelles auxquelles elle se livre constamment en studio. Parsons imagine et développe sa pratique par le biais de l’insaisissable, mais évocatrice notion d’unicité, ou « peyak », afin d’illustrer des connotations de lieu, de temps, de présence, et par le fait même d’absence, d’appartenance et d’exclusion, de possibles isolation et aliénation et de communication de l’une à l’autre, et de l’une à la collectivité. Plus qu’une méthode permettant de plonger et d’affronter les dualités, « peyak » est aussi la racine de nombreux mots composés et expressions cris souvent utilisés pour exprimer ces concepts. Parsons est de la trempe des artistes qui insufflent sens et allusions à leur travail, en s’abandonnant toujours avec confiance au processus tout en le remettant rigoureusement et continuellement en question. De descendance cri, écossaise et française, Parsons s’est frottée tout au long de sa vie à l’exploration des notions d’identité et de lieu, et a fait face à une réalité autant marquée par l’unicité que la pluralité. 

 

Sa pratique s’articule comme un amalgame d’idées, d’identités, d’influences et de techniques disparates, mais interconnectées, créant un équilibre aussi précaire que résolu. Les monotypes de cette exposition sont tous des impressions à tirage unique alliant plusieurs approches de dessin et de peinture et dénotant la technique et le savoir-faire nécessaires pour donner vie aux images dans leur expression unique et singulière. Les œuvres de Parsons manifestent une essence propre, une unicité ou un monisme, implantée non pas dans une croyance, mais bien dans une personnalité et une énergie propre. Plus que l’évoquer, elles incarnent l’enthousiasme de l’existence — la leur et la nôtre. Chaque pièce propose un cosmos imaginatif au lyrisme discret, un fragment narratif momentané de l’esthétisme du temps et une entièreté synchronique. Parsons arpente un monde onirique. Elle le crée au fur et à mesure de son processus, planifiant et improvisant à parts égales, se livrant à un langage personnel constitué de scènes et de symboles qui se répètent et s’édifient, tout en accueillant l’espace inconnu de l’urgence inventive, de la constante possibilité d’étonnement et de l’apparition d’instances anonymes provenant de ses tréfonds et d’au-delà d’elle-même. 

Oeuvres
Photos d'installation